Marie Mandy

Parcours à L'L
Suite à un dépôt de candidature, Marie Mandy poursuit une première recherche à L’L depuis novembre 2016. Une recherche qu’elle a choisi d’intituler, Le temps qu’on ne retrouve pas, pour laquelle elle tente de développer son écriture vers la scène.

Née à Louvain en 1961, Marie Mandy passe une partie de son enfance au Congo-Zaïre, puis aux États-Unis. Ensuite, elle étudie la Philologie Romane à l’UCL (Université catholique de Louvain-la-Neuve, BE). Durant ses études, premières expositions de photos et première expérience théâtrale (1981), mise en scène et dramaturgie avec un groupe d’étudiants de La Ville à Voile de Paul Willems. Son mémoire de licence (La Fiction dans le Discours photographique) lui permet aussi d’explorer les liens entre la photographie et la mise en scène du réel.

En 1985, grâce à une bourse de la Fondation Belge de la Vocation, du British Council et du Rotary, elle part étudier le cinéma à la London International Film School. En parallèle, elle mène une carrière de photographe, réalisant pour des magazines des portraits d’artistes et de personnalités diverses, ainsi qu’un travail personnel autour du « tissage photographique ».

À son retour de Londres, en 1989, elle crée à Bruxelles la société de production Amazone Films, qui lui permet de produire et réaliser son premier court-métrage, Judith, ainsi qu’un premier long-métrage, Pardon Cupidon (1992).

En 1994, désireuse de se consacrer uniquement à la réalisation, elle ferme Amazone Films et s’installe en France pour travailler en free-lance. Depuis, elle a réalisé une trentaine de documentaires, tous diffusés en France, en Belgique, en Suisse et sur de nombreuses autres chaînes étrangères.
Son film VOIR (sans les yeux), une exploration de la vision mentale des aveugles, a gagné le prix Europa à Berlin en 1994, et le prix Henri Storck du Meilleur documentaire Belge en 2005. Le long métrage documentaire MES DEUX SEINS, journal d’une guérison, également primé, a été projeté lors de nombreux débats sur le cancer du sein et le sens des maladies.
Marie Mandy enseigne également le documentaire au CEFPF à Paris. Son travail photographique, exposé régulièrement, est représenté par la galerie Martine Ehmer à Bruxelles.
Elle prépare actuellement un long-métrage de fiction, soutenu par une aide au développement du CNC et de la commission du Film.

Recherche en cours

© Marie Mandy
Le temps qu’on ne retrouve pas

« L’histoire d’un enfant arraché à l’une de ses mères, ou l’histoire d’une mère à qui on interdit de voir son enfant. Ça dépend qui raconte, ça dépend du point de vue.

Quoi qu’il en soit, le point de départ, c’est une déchirure familiale, une perte brutale, la douleur indicible d’un désenfantement ou d’un déparentement. Désir d’explorer le lien enfant-parent à travers le ressenti d’une famille homoparentale qui vole en éclats. Une famille moins bien protégée par la loi que les autres familles. Une famille où les liens sont affectifs et désirés avant d’être biologiques.

Ici, le lien est cassé, sciemment. L’artiste prend alors le dessus sur le parent fracassé pour transformer l’épreuve en acte créateur. Car l’amour parental ne le voit pas comme ça. L’amour perdure au-delà des liens. L’amour se bat.

Questionnement sur le lien… Des tableaux de la visitation à l’histoire des nourrices, une réflexion sur le sens de l’amour filial, sur le sens de la parentalité. Et du dés-enfantement.

Quelles images pour incarner l’absence ? Quelles voix pour réveiller le souvenir qui apaise ou qui blesse ?

Que serait l’absence ? Du vide ? Ou un trop plein d’émotions négatives ? Une douleur qui n’en finit pas de faire mal ? Ou un manque qui ressemblerait à un trou ? Mais où le trou ? Dans le ventre, dans le cœur, dans la vie toute entière ?

Les bouddhistes diraient que si l’on vit dans l’instant, seconde après seconde, on ne souffre pas. Car en réalité, ce qui nous fait souffrir, ce sont nos pensées. On souffre parce que nos pensées conduisent notre esprit là où ça fait mal : souvenirs, manque, désillusions, perte. Alors, ouvrir les yeux et regarder le présent, partout là où ça apaise. Faire appel à l’art. Distendre le temps. Oui, la beauté peut sauver.

Une recherche transversale à la pratique de la scène, de l’installation et de l’image filmée ».

Marie Mandy